mardi 23 février 2010

Mohandas Karamchand Gandhi

«The Roots of Violence: Wealth without work, Pleasure without conscience, Knowledge without character, Commerce without morality, Science without humanity, Worship without sacrifice, Politics without principles.»

« Œil pour œil et le monde finira aveugle. »
« Cette civilisation est telle que l'on a juste à être patient et elle s'autodétruira. »

« L'État représente la violence sous une forme intensifiée et organisée. L'individu a une âme, mais l'État qui est une machine sans âme ne peut être soustrait à la violence puisque c'est à elle qu'il doit son existence. »

« Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde. »

« C'est une erreur de croire qu'il n'y ait pas de rapport entre la fin et les moyens, et cette erreur a entraîné des hommes considérés comme croyants à commettre de terribles crimes. C'est comme si vous disiez qu'en plantant des mauvaises herbes on peut récolter des roses. »

mercredi 10 février 2010

Sisyphe heureux

[Albert Camus, Le mythe de Sisyphe]

L'une des seules positions philosophiques cohérentes, c'est ainsi la révolte. Elle est un confrontement perpétuel de l'homme et de sa propre obscurité. Elle est exigence d'une impossible transparence. Elle remet le monde en question à chacune de ses secondes. (...) Elle est cette présence constante de l'homme à lui-même. Elle n'est pas aspiration, elle est sans espoir. Cette révolte n'est que l'assurance d'un destin écrasant, moins la résignation qui devrait l'accompagner.
Etendue sur toute la longueur d'une existence, elle lui restitue sa grandeur. Pour un homme sans oeillères, il n'est pas de plus beau spectacle que celui de l'intelligence aux prises avec une réalité qui le dépasse. (...) L'homme absurde ne peut que tout épuiser, et s'épuiser. L'absurde est sa tension la plus extrême, celle qu'il maintient constamment d'un effort solitaire, car il sait que dans cette conscience et dans cette révolte au jour le jour, il témoigne de sa seule vérité qui est le défi.

Nous finissons toujours par avoir le visage de nos vérités.

mardi 9 février 2010

Lyrisme camusien

[Albert Camus, Les noces]

« Que d’heures passées à écraser les absinthes, à caresser les ruines, à tenter d’accorder ma respiration aux soupirs tumultueux du monde ! Enfoncé parmi les odeurs sauvages et les concerts d’insectes somnolents, j’ouvre les yeux et mon cœur à la grandeur insoutenable de ce ciel gorgé de chaleur. Ce n’est pas si facile de devenir ce qu’on est, de retrouver sa mesure profonde ».
« Il y a des mots que je n’ai jamais bien compris, comme celui de péché… S’il y a un péché contre la vie, ce n’est peut-être pas tant d’en désespérer que d’espérer une autre vie et se dérober à l’implacable grandeur de celle-ci ».
« Singulier instant où la spiritualité répudie la morale, où le bonheur naît de l’absence d’espoir, où l’esprit trouve sa raison dans le corps ».
« Je comprends ici ce qu'on appelle la gloire : le droit d'aimer sans mesure. Il n'y a qu'un seul amour en ce monde. Etreindre un corps de femme, c'est aussi retenir contre soi cette joie étrange qui descend du ciel vers la mer. Tout à l'heure, quand je me jetterai dans les absinthes pour me faire entrer leur parfum dans le corps, j'aurai conscience, contre tous les préjugés, d'accomplir une vérité qui est celle du soleil et sera aussi celle de ma mort. Dans un sens, c'est bien ma vie que je joue ici, une vie à goût de pierre chaude, pleine de soupirs de la mer et des cigales qui commencent à chanter maintenant. La brise est fraîche et le ciel bleu. J'aime cette vie avec abandon et veux en parler avec liberté : elle me donne l'orgueil de ma condition d'homme ».
« J'avais fait mon métier d'homme et d'avoir connu la joie tout un long jour ne me semblait pas une réussite exceptionnelle, mais l'accomplissement ému d'une condition qui, en certaines circonstances, nous fait un devoir d'être heureux. Nous retrouvons alors une solitude, mais cette fois dans la satisfaction ».
« Si je refuse obstinément tous les "plus tard" du monde, c'est qu'il s'agit aussi bien de ne pas renoncer à ma richesse présente. Il ne me plaît pas de croire que la mort ouvre sur une autre vie ».
« Elle portait un collier de jasmin sur sa robe bleue collante, que la sueur mouillait depuis les reins jusqu'aux jambes. Elle riait en dansant et renversait la tête. Quand elle passait près des tables, elle laissait après elle une odeur mêlée de fleurs et de chair ».

vendredi 5 février 2010

Expressions indispensables

Se dit de quelqu'un de pas très gros : "Taillé dans un piston de Solex""Taillé dans un tibia de cigogne""Monté pour la pêche au gardon""Epais comme une portière de vélo"

Pour la grosse commission :"Avoir une balle dans le canon"'Avoir le Boeing en bout de piste""Avoir la taupe en haut du toboggan...et elle tient plus que par un bras""Déposer des copains à la piscine""L'ennemi est à mes portes" "Déposer le bilan" "Faire fonctionner la guillotine à boudin"

Pour la petite commission : "Faire pleurer la mésange""Changer l'eau des poissons""Changer l'eau des patates"

A dire pour une fille un peu..."facile" : "Maquillée comme une voiture volée""Elle est plus facile à mettre sur le dos qu'une chèvre sur ses deux cornes""Habillée ras la salle de jeux""Avoir l'abat-jour au ras de l'ampoule" "Elle a ouvert plus de braguettes que de dictionnaires"

Description précise d'un mec bourré (marche aussi pour les filles) : "Bourré comme un œuf à deux jaunes""Fait comme un jambon""Déchiré comme un drapeau""Plein comme une cantine""Rond comme une queue de pelle""Pété comme un serre-joints" "Beurré comme un p'tit Lu""Blanc comme un d'ssous d'couilles" "Etre rond comme un carré" "Plein comme une pute au petit matin"

Quelqu'un de type Cyrano : "Il peut fumer sous la douche"

Quand tout ça ne vaut pas grand chose : "C'est de la roupie de sansonnet"

Catégorie + de 18 ans : "Mazouter le pingouin" (position sexuelle "postérieure")"Faire une sucette à la viande""Caresser le grand chauve à col roulé""Arroser le persil""Lui faire baver le buleau" "Aller lui poutrer la charpente"

Pour les gâteries "en solo" : "Serrer la main au père de ses enfants "Se polir le chinois" "Se la prendre à 5 contre 1" "Exécuter un solo de balalaïka" (pour les filles)

Pour une damoiselle pas bien épilée...:"Avoir le persil qui dépasse du cabas""Avoir le foin qui dépasse de la charrette"

Pour quelqu'un de pas bien intelligent : "Il a pas inventé le bidon de 2 litres""Il a pas l'eau chaude à tous les étages""Il a pas la lumière à tous les étages" "Con à bêcher d'la flotte" "Quand son berceau a pris feu, on l'a éteint à coups de pelle""Il a pas inventé la boule à caravane" "Con comme une valise sans poignée" "Il a le pâté qui colle au fond d'la boîte"

Se dit quand l'heure approche de renouveler les consos : "Les mouches ont pieds" "Rhabiller le gamin""On n'est pas venu là pour poser du lino" "Un p'tit goût de reviens-y""On n'est pas venu là pour beurrer les sandwichs" "J'vais bientôt pisser d'la poudre"

Pour quelqu'un qui a pris une bonne torgnole :"Se manger une salade de phalanges""Se manger un giroflé à cinq pétales"

Quand t'essaies de sermonner un pilier de comptoir : "Je boirai du lait quand les vaches mangeront du raisin"

Pour quelqu'un de dégarni : "Se laisser pousser le front""Une vraie bite à oreilles" "Un mouchodrome"

Quand on prend de très gros risques : "Jouer avec les vis de son cercueil"

Quand tu me la fais pas à l'envers : "On n'est pas venu là déguisés en choux fleurs pour se faire bouffer l'cul par les lapins"

Pour décrire un imbécile heureux : "Content comme un cochon dans la merde"

jeudi 4 février 2010

Caritas in Veritate

[Benoît XVI, Lettre encyclique Caritas in Veritate]

53. Une des pauvretés les plus profondes que l’homme puisse expérimenter est la solitude. Tout bien considéré, les autres formes de pauvreté, y compris les pauvretés matérielles, naissent de l’isolement, du fait de ne pas être aimé ou de la difficulté d’aimer. Les pauvretés sont souvent la conséquence du refus de l’amour de Dieu, d’une fermeture originelle tragique de l’homme en lui-même, qui pense se suffire à lui-même, ou bien considère qu'il n'est qu’un simple fait insignifiant et éphémère, un « étranger » dans un univers qui s’est constitué par hasard. L’homme est aliéné quand il est seul ou quand il se détache de la réalité, quand il renonce à penser et à croire en un Fondement. L’humanité tout entière est aliénée quand elle met sa confiance en des projets purement humains, en des idéologies et en de fausses utopies. De nos jours, l’humanité apparaît beaucoup plus interactive qu’autrefois: cette plus grande proximité doit se transformer en une communion véritable. Le développement des peuples dépend surtout de la reconnaissance du fait que nous formons une seule famille qui collabore dans une communion véritable et qui est constituée de sujets qui ne vivent pas simplement les uns à côté des autres.

La créature humaine, qui est de nature spirituelle, se réalise dans les relations interpersonnelles. Plus elle les vit de manière authentique, plus son identité personnelle mûrit également. Ce n’est pas en s’isolant que l’homme se valorise lui-même, mais en se mettant en relation avec les autres et avec Dieu. L’importance de ces relations devient alors fondamentale. Cela vaut aussi pour les peuples. Pour leur développement, une vision métaphysique de la relation entre les personnes est donc très utile. A cet égard, la raison trouve une inspiration et une orientation dans la révélation chrétienne, selon laquelle la communauté des hommes n’absorbe pas en soi la personne, anéantissant son autonomie, comme cela se produit dans les diverses formes de totalitarisme, mais elle la valorise encore davantage car le rapport entre individu et communauté est celui d’un tout vers un autre tout. Tout comme la communauté familiale n’abolit pas en elle les personnes qui la composent et comme l’Église elle-même valorise pleinement la ‘créature nouvelle’ (cf. Ga 6, 15; 2 Co 5, 17) qui, par le baptême, s’insère dans son Corps vivant, de la même manière l’unité de la famille humaine n’abolit pas en elle les personnes, les peuples et les cultures, mais elle les rend plus transparents les uns aux autres, plus unis dans leurs légitimes diversités.

65. Il faut enfin que la finance en tant que telle, avec ses structures et ses modalités de fonctionnement nécessairement renouvelées après le mauvais usage qui en a été fait et qui a eu des conséquences néfastes sur l’économie réelle, redevienne un instrument visant à une meilleure production de richesses et au développement. Toute l’économie et toute la finance, et pas seulement quelques-uns de leurs secteurs, doivent, en tant qu’instruments, être utilisés de manière éthique afin de créer les conditions favorables pour le développement de l’homme et des peuples. Il est certainement utile, et en certaines circonstances indispensable, de donner vie à des initiatives financières où la dimension humanitaire soit dominante. Mais cela ne doit pas faire oublier que le système financier tout entier doit être orienté vers le soutien d’un développement véritable. Il faut surtout que l’objectif de faire le bien ne soit pas opposé à celui de la capacité effective à produire des biens. Les opérateurs financiers doivent redécouvrir le fondement véritablement éthique de leur activité afin de ne pas faire un usage abusif de ces instruments sophistiqués qui peuvent servir à tromper les épargnants. L’intention droite, la transparence et la recherche de bons résultats sont compatibles et ne doivent jamais être séparés. Si l’amour est intelligent, il sait trouver même les moyens de faire des opérations qui permettent une juste et prévoyante rétribution, comme le montrent, de manière significative, de nombreuses expériences dans le domaine du crédit coopératif.

Dieu est le Verbe, le Logos, la Raison primordiale. Or, la raison s'oppose à la violence et aux passions.